Accueillis par Luce Genévrier, de l’AMA, nous avons eu le privilège de bénéficier d’un vite privée de cette exposition itinérante organisée par le Musée d’Orsay pour quelques musées de province dont le MARQ.
Cette exposition nous a pour la plupart laissés perplexes. La qualité des oeuvres n’est, bien sûr, pas en cause, c’est plutôt l’accrochage qui pose question. La première partie se trouve dans un couloir assez étroit et comporte un bon nombre d’oeuvres, il en ressort inévitablement un phénomène de bouchon. Les oeuvres sont accrochées à la queue-leu-leu sur un fond marron, l’éclairage est peu efficace (on ne constate pas ce genre de phénomène à Orsay) et la typographie des cartels permet d’organiser un jeu pour distinguer les « e » des « o ». (Renseignements pris, il semble que tout cela soit le résultat d’un savoir indiscutable)
Fort heureusement, l’enthousiasme de Luce, ses commentaires fouillés compensent ces approximations techniques. L’atelier de Monet et sa symbolique précèdent Edgar Degas
Sous le regard inspiré d’un Meissonier messianique, le célèbre Courbet sommeillant (rectifié après le mariage de la compagne qui y figurait) trône au centre de la cimaise consacrée au réalisme. La galerie qui suit assemble en rangs serrés naturalistes et symbolistes. Carpeaux, malade, est sublime. Redon jeune puis plus mûr lui fait face.
A la sortie de cette déambulation, l’exposition prend ses aises et écarte les oeuvres : la salle de l’angle ne comprend qu’une poignée de chef d’oeuvres? Excusez du peu : Cézanne, Pissarro, Monet forment un club restreint sous le regard du radiant Van Gogh qui ouvre la dernière partie consacrée aux nabis et au synthétisme.
J’avoue quelques coups de coeur : Sérusier, Vallotton, Gauguin certes mais surtout Henri Martin dont l’oeuvre au format particulier éclaire autour d’elle. De loin, on croirait un pastel, de près, ma touche est épaisse et écrasée, quasi divisionniste.
Daniel de Monfreid et Clémentine-Hélène Dufau offrent un contrepoint à ces grands noms.