En ce lundi orageux, la météo a permis de tenir la cérémonie d’ouverture de cette exposition dans la cour du musée, permettant ainsi d’accueillir pus de participants. C’est en effet une assistance assez nombreuse qui est accourue pour ce premier indice d’une reprise des activités aux musées.
Les traditionnelles prises de parole de la directrice des musées et des élus a « lancé » l’intervention de l’artiste, Julien Salaud. Il nous a éclairés sur ses origines, son parcours et son travail actuel et passé. Ce discours fut l’occasion d’un vibrant plaidoyer pour des pratiques écologiques et pour une action immédiate en ce sens.
Par groupes, nous avons pu ensuite bénéficier des commentaires de Julien Salaud sur les oeuvres exposées.
Tenant son petit chien dans les bras, il nous a expliqué le sens du cerf à torse humain du salon d’honneur. Reflet d’un travail antérieur sur les taxidermies, entouré d’un socle de peaux de chevreuil, ce corps de cerf empaillé, orné ça et là de perles de verre collées est surmonté par un moulage du torse de l’artiste totalement recouvert de broderies de perles de verre. A la fois symbole du chassé et du chasseur, il tient un cor de chasse…Il porte également des « bois » (en bois…). La symbolique est complexe et se rattache au passé de Julien Salaud qui a abandonné depuis son travail sur les taxidermies.
Dans la salle des moules d’orfèvrerie, Julien Salaud expose ses derniers travaux sous forme d’un vaisselier. Des assiettes en céramique ornées de perles de verre fixées par cuisson selon un procédé précis millimétré, sont fixées sur un tube d’inox, formant ce vaisselier « magnétique ». Les formes s’inspirent de l’os de l’abri Blanchard, plus ancien calendrier lunaire connu.
Julien Salaud s’est beaucoup attardé sur les techniques de cuisson et le désir de proposer du beau dans le quotidien par le biais d’objet utilitaires.
L’évocation de l’art préhistorique est le prélude à la découverte de la pièce maitresse de l’exposition qui occupe l’espace d’expos temporaires. C’est une sorte de Lascaux riomois qu’a créé Julien Salaud. les murs sont recouverts de panneaux noirs sur lequel le décor a été créé au moyen de fils de coton blanc tendus sur des vis de différentes longueurs. On obtient ainsi une sorte de fresque en relief éclairée par la lumière noire.
Le bas de la fresque est très ancré dans le territoire puisque les monuments de Riom sont symbolisés à leur exact azimut. Le paysage alentours, chaîne des puys, Limagne, Saint Amable, le Marthuret sont en place.
La faune locale est là également : milans, salamandre, chevreuil, hulotte, couleuvre ornent la première pièce. Le rappel de l’art pariétal est aussi symbolisé par des empreintes de mains.
La grande salle, plus haute, évoque les volcans (avec un étonnant mix Popocateptl-méandre de Queuille) et, surtout, fait référence au zodiaque et aux constellations : Grande Ourse, petit chien …La symbolique est foisonnante et appelle à une contemplation longue dans cette atmosphère onirique.
Les salles de la mezzanine sont consacrés aux chevaux et tout particulièrement à une jument foudroyée dont les os sont le matériau d’une sculpture évoquant divers aspects de l’art sacré.
Enfin, un film réalisé pendant la création de l’expo est projeté dans la salle habituelle, il est à noter que l’illustration musicale est due à des artistes riomois connus Vincent Brunel et Aude Pivôt.
Cette deuxième exposition sur une oeuvre éphémère devrait rencontrer un vif succès en cette période de redécouverte des musées et de la culture.