Il fallait être matinal pour être du voyage! rendez-vous donné à 7h15 au lieu habituel, direction la capitale des Gaules. 46 d’entre-nous avaient mis le réveil assez tôt pour être parfaitement à l’heure.
Après un voyage tranquille et une étonnante absence de bouchon dans le tunnel de Fourvière, nous aurons l’occasion d’admirer la place des Terreaux en attendant l’ouverture du Musée des Beaux-Arts. L’ensemble de la fontaine représentant …la Garonne nous a ravis.
Nous traverserons le très beau jardin de cet ancien couvent de bénédictines bordé d’arcades avant d’accéder à l’ancien réfectoire aux peintures caravagesques et aux statues de stuc de la vie du Christ où nous rejoignent nos guides.
La méthode retenue est la seule valable dans le cadre d’une découverte: le butinage. Notre guide nous promènera donc de l’Egypte ancienne à la Belle Epoque. Après un propos liminaire devant les statues du Rhône et de la Saône, nous empruntons l’escalier d’honneur dont la rampe évoque celle de l’abbaye de Mozac.
Nous voici en Egypte devant des sarcophages remarquables, des vitrines regroupant les objets funéraires : vases canopes, ouchebtis ou chaouabtis, et un émouvant collier de fleurs de lotus.
Une rapide traversée de la Méditerranée nous propulse à Athènes lors de la construction du Parthénon avec un Koré dont seul le torse est présenté, le drapé du vêtement et les frisures de la chevelure sont remarquable. On distingue des traces d’une polychromie « violente ».
Il est bon de se retrouver chez soi après ces voyages, c’est grâce à une magnifique vierge en majesté de Saint-Flour que nous rejoignons le bercail. Là aussi le plissé de la robe est bluffant.
S’ensuit une période frustrante car lors de la traversée des salles, on croise moult chefs d’oeuvres qui mériteraient chacun une pause longue. Un arrêt court dans un cabinet des médailles resté dans son jus fin XIXème et nous voici propulsés à la Belle Epoque :
Vases de Gallé, vitraux d’Auguste Morisot sur les âges de la vie, très belle chambre en poirier de Guimard en l’absence du moindre angle droit.
Les salles de peintures sont magnifiques, et, là aussi, on voudrait s’attarder…
Après un arrêt devant un tableau d’Auguste Flandrin figurant un prêche de Savanorole à Florence ou figure une fresque de Giotto qui ne s’y trouve pas, nous accédons au salon des fleurs.
L’industrie lyonnaise de la soie s’est nourrie de ces images pour la plupart hollandaises et flamandes où la tulipe est le symbole de la richesse. Nous y découvrons les oeuvres d’Antoine Bergeon dont le réalisme est frappant.
La salle des grands peintres offre des scènes religieuses dont, excusez du peu, un certains Rubens avec une scène évoquant la protection de Saint Dominique et Saint François devant les colères d’un Christ aux allures de Zeus. Ses voisins s’appellent Philippe de Champaigne, Charles le Brun, J. B Jouvenet ou Eustache Le Sueur…
Nouveau saut dans le temps pour commenter le Pont de Charing Cross par Monet, oeuvre typiquement impressionniste bien que de 1903. Non loin, on remarque l’Age d’airain d’un certain Auguste Rodin.
Nous abandonnons à regret le Musées des Beaux-Arts qui mérite une visite thématique annuelle!
La déambulation dans Lyon nous amène (même ceux qui ont dévié!) au Bouchon des Cordeliers pour le déjeuner. Le pâté croûte est superbe, le blanc de volaille moelleux et la tarte aux pralines agréable. Merci au personnel pour sa rapidité et son sourire.
Nous rejoignons Villeurbanne et plus précisément le studio 24 pour une immersion dans l’oeuvre de Van Gogh. N’ayant jamais fréquenté ce genre d’endroit mais en ayant entendu des louanges, le visiteur novice est déçu. Il avait été difficile de réserver les places, l’absence de tout contact humain étant la règle, l’accueil à l’arrivée est lui aussi minimaliste.
La première salle présente des fac-similé des oeuvres de Vincent, reproduisant les empâtements typiques, ce qui permet à l’éclairage zénithal de tout rendre illisible par excès de reflets. Une geisha en 3D de contreplaqué est sensée évoquer les estampes japonaises, le même procédé est utilisé pour une mauvaise mise en relief du porche de l’hospice de St Rémy. On touche le fond avec la chambre d’Arles qui est « reproduite » avec maladresse. Ce que supportait le format d’origine devient mauvais en format réel. Un film est projeté, en anglais sous-titré pour proposer une théorie sur une supposée déficience visuelle de Vincent.
Le novice attend donc beaucoup de la salle d’immersion tout en se posant la question de la mise à l’échelle d’images conçues pour un format réduit.
Ce vaste espace est parsemé de chiliennes où les spectateurs peuvent être dans une position supposée favoriser l’immersion. Il en résulte que 40% du champs visuel est occupé par un plafond noir. Outre ce « détail », tout cela est assez vain, faire bouger des touches de peinture pour évoquer la vibration en suffit pas à rendre celle naturelle de la peinture. les quelques phrases diffusées par la sono sont inaudibles.
Pour reprendre les termes employés par notre chère ex-présidente, on a là une « poussive pompe à fric ». Cela ne doit pas décourager d’aller aux Baux, à Bordeaux ou à Paris pour de véritables immersions.
Notre car nous déposera sans encombre à Riom après une route paisible. rendre-vous le 4 juillet pour visiter Blesle et l’expo Dubuffet au Doyenné.