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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 08:00

Se lever tôt un jour férié et au lendemain du changement d’heure, voilà qui nécessite un courage exceptionnel dont 32 d’entre nous on fait preuve en ce …1er avril. La journée n’a pourtant été marquée par aucune plaisanterie potache et les dos des participants sont restés indemnes de toute présence ichtyologique.

 

Le but de ce voyage à l’aube était de rejoindre Limoges afin de profiter de deux musées. Le calme de la circulation et le peu d’activité en centre-ville ont permis au groupe de faire preuve de ponctualité. Dès 10h, donc, nous nous retrouvons attentifs aux propos de notre guide sur le Musée National Adrien Dubouché (http://www.musee-adriendubouche.fr). Consacré à l’histoire de la céramique, ce bâtiment début XXème, de belle facture,


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a été agrandi d’une aile moderne située sur la façade arrière, vaisseau de verre et d’acier d’une grande luminosité. La façade symétrique allie le granit local, la céramique et la technique du graffiti de Boris Podrecca.  

 

La visite du Musée débute par un plateau dédié à la technique, du modelage à la cuisson finale, un topo est fait au sein d’un « four » en verre. De la terre cuite aux porcelaines techniques, des cuissons à 700°C pour la terre cuite, 1200°C pour la porcelaine, jusqu’aux 2000°C des céramiques techniques, chaque type de céramique est expliqué. Nous apprendrons ainsi que le nom de porcelaine a été donné par Marco Polo par comparaison avec le coquillage blanc éponyme.  

 

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Le modelage se fait par diverses techniques, le colombin, le tournage, le coulage, le calibrage, la première cuisson à 900°C aboutit au dégourdi que l’on décore. Ce décor est appliqué à la main, au pochoir, par transfert, par lithographie.

Les applications techniques sont innombrables, du lavabo à la fusée et font l’objet d’une vitrine spécialisée.

Nous quittons alors la partie moderne du bâtiment pour retrouver la galerie académique.

Cette enfilade majestueuse rythmée par des vitrines larges, offre une exposition de l’évolution des céramiques au cours des âges et sur tous les continents. On y croise Bernard Palissy, des céladons, des porcelaines chinoises et leurs imitations européennes.  Naturellement, le verre, technique sœur, vient donner une touche supplémentaire de transparence dans les vitrines.

Nous passons à nouveau dans la partie moderne du musée pour découvrir un florilège d’œuvres d’art modernes et déconcertantes (sac de voyage, vêtements de porcelaine….)  avant de retrouver le bâtiment ancien, aménagé de vitrines polyédriques où sont exposés les chef-d’oeuvres de Limoges dont le summum est la technique du grain de riz. 

Deux heures passées en compagnie d’un guide passionné sont parues bien courtes.

 

Le groupe s’est égayé dans les brasseries de Limoges selon l’inspiration. Le regroupement doit se faire au Musée Municipal des Beaux-Arts. Grâce à l’aide des forces de l’ordre, le rendez-vous sera quasi respecté. Les plus ponctuels ont pu profiter de ce délai pour apprécier le site de la cathédrale, de l’évêché et des jardins en balcon au-dessus de la Vienne.

 

L’exposition consacrée à Suzanne Lalique-Havilland nous a été présentée avec un dynamisme bien en phase avec l’œuvre présentée. Un talent héréditaire émerge très tôt chez cette jeune femme, la « décoration » sera sa spécialité mais la main du peintre est sûre dans les portraits de famille qui accueillent le visiteur. Assemblages de fleurs, d’insectes stylisés, arabesques de fleurs influencées par l’Art Nouveau, boîtes à poudre, flacons de parfum, paravents occupent la première salle et donnent le ton du style de l’artiste.

 

Epouse de Paul Burty-Havilland, connu lors de vacances chez Paul Morand, elle se consacrera avec un égal bonheur au décor de la porcelaine et du verre, collaborant avec son mari et son père. L’évolution vers l’Art Déco est présente avec, en particulier, les vases Bertin et Ruhlmann 2. Une photo des salons du paquebot « Paris » ou la reconstitution d’un compartiment du Pullmann Express donnent la dimension de l’activité de la jeune femme. Bien entendu, Limoges oblige, la majorité des vitrines présente des vaisselles ou des vases, alliant verre et porcelaine. Quelques meubles et tissus (enthousiasmants) amènent le visiteur vers la partie théâtre de l’exposition.

 

Suzanne Lalique se consacrera à partir de 1937 aux costumes et décors de la Comédie Française à l’instigation d’Edouard Bourdet, ami des Havilland ainsi que Paul Morand, Jean Giraudoux…Nous voici, pour quelques minutes, transportés au Centre National du Costume de Scène. Le style épuré reste, les décors sont présentés dans de petites vitrines, des costumes sur mannequin donnent de la vie, ont admire tout particulièrement les drapés de la robe d’Electre. La peinture clôt l’exposition avec moins de bonheur parfois que dans le portrait ou avec une réussite totale avec des pelotes de ficelles dune luminosité étonnante.

 

La prochaine sortie du groupe aura lieu le 18 avril à Volvic pour visiter l’atelier de Thierry Courtadon.

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