Cet été Candide a vu…
Certes, le Caravage n’est pas seul à tenir l’affiche, qu’il partage allègrement et fort généreusement avec des artistes comme
Bartolomeo Manfredi (Bacchus et un buveur), Valentin de Boulogne (Judith), Georges de La Tour (Le tricheur à
l’as de carreau), Simon Vouet (La diseuse de bonne aventure), Diego Velăzquez (L’apôtre saint
Thomas)… mais cette ouverture nous permet d’élargir notre regard, de constater l’influence du Maître sur ses contemporains.
S’il y a évidemment de grands « classiques » de Michelangelo Merisi – son vrai nom - (tels Le sacrifice d’Isaac, Ecce Homo, Le reniement de saint Pierre…) on découvre, tout au long de l’exposition et quels que soient les auteurs, un grand nombre de têtes coupées. Il s’agit, bien sûr, de La décollation de Saint-Jean Baptiste, obtenue d’Hérode par Hérodiade (grâce à l’entremise de sa fille), mais aussi celle de Goliath, tué par le futur roi David, et d’Holopherne assiégeant Béthulie (vaincu par la trop belle Judith). Bref ! Le circuit est largement ponctué de ces chefs sanguinolents comme si les artistes étaient obsédés par la violence humaine.
Quoiqu’il en soit, les jeux d’ombres et de lumière du Maître, repris (avec plus ou moins de subtilité) par ses élèves, ne manquent pas de retenir notre regard et de susciter notre admiration tout au long des salles de cette somptueuse exposition.
Je vous prie, cher lecteurs, d'excuser ma longue absence qui ne m'a pas permis de tenir à jour ce blog. Après avoir passé une semaine loin du "charnier natal", j'ai eu a subir, comme beaucoup de personnes dans la région, une longue panne d'ADSL due à SFR. Le service ayant été rétabli hier après midi 29 juin, je reprends mes activités et vous adresse en guise d'excuse une petite photo montagnarde.
Mercredi 6 juin, jour des enfants si l’on en juge au public qui comme la veille est au rendez vous de
ce deuxième concert gratuit au musée dont la vedette de ces deux jours est le magnifique piano Steinway qui trône dans le salon du musée grâce aux
efforts conjugués de Riom-Co et des Amis des Musées. La pluie tenace de la nuit précédente rend la cour intérieure un peu fraiche aussi avec l’aide des personnels du musée , cent chaises sont
disposées dans et autour du salon où se produisent Yannick Chambre directeur de l’école de musique de Riom et trois de ses collègues Elise Escarguel,
pianiste, Vincent Jelch , flutiste, Fanette Couet chanteuse. Ils interprètent successivement Souvenirs
d'amnésie création au piano de Yannick Chambre puis Agrestide d’Eugène Bozza par Vincent Jelch.
Accompagnée au piano par Lise Escarguel, Fanette Couet interprète trois chants du compositeur Lionel Ginioux en résidence à Riom.
Pour Children'song de Chick Corea, le piano de Yannick Chambre se mèle au mélodica d’Elise Escarguel pour une pièce particulièrement séduisante.
Marie José Linou, conservateur, Hubert Déjonquère, président de Piano à Riom se félicitent de cette rencontre des Arts. Ce premier partenariat sera nous l’espérons riche de promesses à venir pour faire partager à nos concitoyens les richesses souvent méconnues et accessibles du pays de Riom
Nous nous retrouvons une trentaine de membres devant les grilles du château de Parentignat en ce début d’après-midi au temps incertain. En attendant l’ouverture, nous pouvons déjà prendre plaisir devant l’équilibre des façades et les magnifiques toits de tuiles plates appareillées des écuries.
Nos premiers pas nous conduisent vers le parc afin d’attendre l’heure de notre visite guidée. Après être passés côté Est, nous nous retrouvons devant le magnifique parc à l’anglaise qui a remplacé, au 19ème siècle le jardin à la française antérieur.
Une vaste pelouse (de qualité anglaise cette année) offre une échappée lointaine vers la butte d’Usson. Les arbres sont harmonieux et d’une grande majesté, la pièce d’eau et quelques massifs de fleurs viennent donner du charme côté château.
La façade Est est rectiligne et régulière, elle donne à cet ancienne place forte l’allure du « petit Versailles auvergnat » qu’évoque Henri Pourrat.
Notre guide au charmant accent sarrois nous ouvre les portes du hall. Nous y ferons connaissance avec les grands hommes et femmes de la famille de Lastic dont François de Lastic qui entreprit la modification de la bâtisse.
Une collection de chaises à porteur accueille le visiteur et le place d’emblée au 17ème siècle. Nous ferons la visite « à l’envers », commençant par les salons du rez-de-chaussée, statues, terres cuites, portraits de membres de la famille s’allient au mobilier Régence du salon rouge ou au Louis XV du salon voisin avant d’accéder à la bibliothèque. Cet ancien appartement de la châtelaine renferme plus de 9000 volumes rangés soigneusement dans douze armoires vitrées. Ce trésor ne peut hélas être exploité, l’incivilité ayant découragé les propriétaires d’y laisser accès.
Nous rejoignons l’aile sud pour nous retrouver dans une galerie dédiée à la chasse, les tableaux de la famille Deschamps y dominent tandis que les dessus de portes évoquant le port de La Valette sont d’un charme absolu.
Nous gravissons l’escalier monumental, orné d’œuvres de Deschamps avec scènes de chasse. Au premier étage, la salle de bal et la salle à manger offrent un florilège de portraits signés Rigaud et Largillière ou Vigée-Lebrun dont nous avions fait la connaissance lors de la récente exposition au Marq. L’immense portrait de Louis XV par Van Loo qui nous avait accueilli à Clermont est au centre, bien entendu, et l’éclairage venu des jardins lui sied particulièrement tandis que le regard de Marie Mancini est toujours très attirant.
Nous terminerons par la chambre de Madame la Marquise et son boudoir, la chambre du Marquis étant à l’autre extrémité de l’enfilade, le magnifique lit en bois polychrome est la pièce maîtresse mais notre guide saura donner vie aux petits objets présents : chaussures, mouchoirs, bustier…ravissant ainsi la plus jeune de notre groupe dont l’enthousiasme n’aura fait que croître.
Il nous reste à regagner Riom : c’est quand même aujourd’hui que se joue la finale du championnat de France de rugby et il y a des rugbymen dans l’assistance !
En ce 5 juin, dans le cadre du festival Piano à Riom, l’Association des Amis des Musées de Riom et l’équipe du Musée Mandet ont organisé le concert du Trio Nuori qui réunit Flore Merlin au piano, Aude Pivôt au violoncelle et Vincent Brunel, violoniste originaire de Riom. L’accueil a été assuré par les membres de l’association et le personnel du musée, les spectateurs étaient invités à partager une tasse de café et de savoureux gâteaux pour patienter dans le jardin intérieur du musée.
Exceptionnellement et grâce aux prévisions de Météo France, l’auditoire s’était réparti qui dans le salon d’honneur, qui dans le jardin du musée les portes et fenêtres ouvertes assurant une écoute des plus satisfaisantes et permettant aux musiciens de pratiquer pour la première fois avec « merles et courants d’air » selon l’expression d’Aude Pivôt.
Nos jeunes interprètes qui terminent leurs études au conservatoire de Lausanne et de Bruxelles, avaient choisi de rendre honneur à l’Auvergne en offrant le Trio N°10 en Fa mineur de Georges Onslow. L’assistance a pu ainsi profiter d’une prestation de haut niveau tant en virtuosité qu’en volume musical soutenus par une grande sensibilité. Les personnes venues assister à un « petit concert » ont dû, dès le premier mouvement, regretter cet adjectif.
Après un court entracte, c’est Brahms qui fut mis à l’honneur avec le Trio N°3 en Do mineur. Là encore, l’enthousiasme des applaudissements récompensa une interprétation de grande qualité.
Un bis du musicien américain Wheeler avec le 2eme mouvement du «Trio Camera Dances » a mis en exergue l’art des pizzicati des cordes dans un morceau de musique contemporaine très original et qui une fois de plus donne à entendre avec surprise parfois mais grande attention ces compositions actuelles.
Invité il y a trois ans au Musée Mandet lors de sa création , le Trio Nuori fait la preuve d’une grande maturité tant dans l’exigence de son répertoire que dans ses interprétations . Pour reprendre les mots d’Hubert Déjonquerre, président du festival de Piano à Riom, nul doute qu’elle est la voie ouverte à une carrière prometteuse.
Le trio Nuori est invité le vendredi 6 juillet en l'église de Vollore -Ville à 20h45 pour le concert d'ouverture du festival des concerts de Vollore et le mercredi 18 juillet par le festival de Saint Cirq- Lapopie dans le Lot ( le concert aura lieu à « Tour de Faure », tout prêt de St Cirq, sur l'autre rive du Lot )
Contacts :
vince_asm@hotmail.com
aude.pivot@gmail.com
« Nous étions douze inscrits et nous vîmes 35 devant le théâtre » pour boire les paroles de Pascal Piéra dont le récent et magnifique ouvrage, publié aux éditions Créer, est consacré à la ville thermale et à son architecture.
Nous avons donc cheminé dans le Parc Thermal d’établissement de bains en buvette pour découvrir les créations de divers architectes de renommée nationale voire internationale qui au début du XX° ont conçu la station thermale sous l’impulsion de chatelguyonnais visionnaires en leurs temps, mèdecins, politiques comme Gubler, , Brocard, Baraduc, Miraton pour ne citer qu’eux.
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Du style néo-rococo allemand du théâtre à la structure métallique de la buvette Louise, nous avons traversé un siècle d’imagination. Les Grands Thermes, œuvre de Benjamin Chaussemiche, sont aujourd’hui fermés, auront-ils une autre vie et surtout pourrons-nous y accéder pour profiter du luxe du grand hall ? Pascal Piéra a ensuite commenté l’histoire du Splendid et nous a permis d’en visiter la salle à manger, autrefois grand salon dont les tableaux (dont un Alphonse Cormet) ont été substitués par des glaces biseautées.
A la sortie, le Continental nous faisait face, parfaite réplique de son homologue vichyssois, juché sur son promontoire, il a perdu son funiculaire.
La façade moderne en verre et béton architectonique des nouveaux Thermes Henry a clos cette visite du Parc pour faire place à une découverte des villas de styles hétéroclites allant de la renaissance flamande au style normand. Les anciens palaces sont tous transformés en résidences à l’instar du Grand Hôtel, à l’exception notable du Splendid qui laisse subsister un peu de l’ambiance du siècle dernier.
Voilà qui nous a donné le goût de revenir à Châtel Guyon avec des yeux neufs pour redécouvrir au hasard des villas et hôtels les magnifiques ferronneries art nouveau, et autres terres cuites vernissées emblématiques d’un riche passé. Nous passerons devant la gare en route vers Riom afin de quitter Châtel sur un dernier souvenir de l'époque de sa splendeur.