Notre vénérée Présidente s’est félicitée d’avoir réuni en cette fin de novembre frileuse une trentaine de membres pour une visite au FRAC, elle évoque la première de ces visites qui n’avait suscité que très peu de vocations. L’effectif de l’association s’est accru fortement et la motivation des membres est évidente.
Il faut avouer qu’avec une habileté redoutable, la convocation mentionnait une visite préalable de l’exposition de Thierry Courtadon dans le hall du Conseil Général. Appâtés par le souvenir de la visite de l’atelier du sculpteur, nous avions hâte de découvrir la présentation scénarisée des œuvres. Grâce à un guide visiblement conquis par la personnalité de Thierry Courtadon, lequel a également assuré la muséographie de l’exposition. Faut-il parler d’artiste, titre que Courtadon réfute, ou d’artisan, ce qu’il est à coup sûr et revendique ? Sa démarche est celle des maîtres de la Renaissance, les Médicis s’appelant aujourd’hui Leclerc ou Michelin.
Nous apprécierons, bien sûr, les œuvres que nous fréquentons lors de nos shoppings riomois, livres ouverts ou sphère « transparente » de 44 tonnes, nous apprendrons qu’il faut 8 mois de travail ou enlever 10 tonnes sur un bloc pour obtenir ces « feuilles » imprimées et d’aspect souple. Savoir que la pierre est élastique et qu’on peut en faire des ressorts ou des structures mobiles, imaginer où poser son verre sur cette table basse qui n’offre aucune surface vraiment plate, rêver devant ces verres gravés si poétiques, voilà ce que l’on peut s’offrir dans ce hall. Y revenir la nuit permet une vision encore plus onirique de ces œuvres.
Après un cours intermède de réfrigération, nous retrouvons notre guide favorite pour l’expo du FRAC « l’œil photographique ».
Les premières salles sont consacrées à la vision précise, au photojournalisme voire, avec Eric Baudelaire à un pseudo reportage entièrement scénarisé émaillé de citations des « Tres de Mayo », d’une piéta ou d’une photo de la guerre de Sécession. La nuance entre photo journalistique et œuvre d’art est bien mince et tient aussi à la présence de l’image dans un musée.
Laissés dubitatifs par la photo blanchie de Paul Graham dont la symbolique nuit, selon moi, au message, nous nous dirigeons vers l’espace dédié au point aveugle.
Si le film photographié de Sugimoto laisse perplexe (que n’a-t-il obtenu ce résultat en photographiant l’écran blanc ?), le geste de Tillmans dans son luminogramme n’est qu’une nouvelle méthode de peinture remplaçant le pinceau par la lumière pour un résultat abstrait agréable. L’expérience de Sophie Calle sur la « vision » des non-voyants est intéressante sur le plan conceptuel.
Dans les salles consacrées aux Astres ( ?) la photo d’Olympe par Pierre Gonnord éclate, le fond noir magnifiant le visage et l’expression du modèle âgé face aux tout nouveaux-nés de Philippe Bazin, saisis de façon anthropométrique.
Dans la série « Lacrimae verum », la série de Nan Goldin consacrée à son amie Goldie Miller, de la jeunesse à la mort en 15 photos pourrait être l’album photo de tout un chacun, constance de la prise de vue en plus.
Dans « Cristallin » les nombreux presbytes de l’assistance ont eu un moment de joie face à cette mise au point décalée qui permet de n’apprécier que le tout premier plan d’un paysage, privilégiant ce que l’œil néglige le plus souvent. (Xavier Zimmerman).
Revenons à la vision nette avec la salle « Macula ». Les appétissants os à mœlle d’Eric Poitevin » font face à ce que l’on prend d’abord pour des photos de publicité d’objet de luxe.
Raphaël Dallaporta a appliqué cette technique de photo sophistiquée pour mettre en valeur…des mines antipersonnel ! Cela ne fait même pas réagir le portrait de Rolf Müller que Thomas Ruff a voulu très inexpressif à l’instar de nos photos sur les passeports biométriques, à sa décharge, il admire les chäteaux d’eau new-yorkais en série et en noir et blanc des époux Becher.
La coexistence entre un site en décomposition, une maquette en papier et une femme prise de dos dans un ferry, telle est la présentation de la salle dédiée à l’hétérotopie. Chaque image livre à l’examen une deuxième nature tel ce « vaisseau spatial » soviétique enneigé.
Les rapports entre cinéma et photo font l’objet de la présentation de la dernière salle.dont on retiendra surtout la spectaculaire mise en scène de Gregory Crewdson ou celle plus discrète mais tout autant frappante de Jeanloup Sieff avec la complicité d’Alfred Hitchcock.
Merci encore à notre charmante guide pour son érudition et sa disponibilité. Il ne nous restait plus qu'à honorer Thierry Courtadon d'une agréable visite nocturne.
Le sens du don de soi et de l’abnégation ont guidé le rédacteur pour accompagner le groupe pour la troisième fois au C.N.C.S de Moulins en dépit d’un intérêt limité pour les chiffons, fussent-ils prestigieux, soutenu dans cette épreuve par la présence de deux autres messieurs. Il faut avouer que la deuxième partie de la sortie justifiait pleinement ce déplacement.
Le Cirque !
Accueillis dès le rez-de-chaussée du C.N.C.S par les costumes des Fratellini et du Cirque du Soleil, nous allons passer un moment d’immersion dans les diverses disciplines du cirque.
Nous apprendrons ainsi pourquoi Mr Loyal est souvent habillé en dandy tel le renommé Sergio, pourquoi l’écuyer, premier métier du cirque, se décline en redingote ou en Robin des Bois à paillettes.
Les acrobates, au premier plan desquels le jongleur des J.O. d’Albertville, s’habillent de long pour corser la difficulté de leur exercice, se muent en criquet ou en funambule torero.
Les trapézistes « volants » doivent tout de leur tenue à Mr Jules Léotard qui serait bien étonné des évolutions de son justaucorps minimaliste !
La nudité, réelle ou suggérée par les tulles de couleur chair fait l’objet de deux petites vitrines et surtout d’une hilarante vidéo du Cirque Plume.
Venons-en aux vedettes, les clowns.
L’Auguste symbolisant à l’origine un paysan benêt évolue de sa tenue classique trop large agrémentée de chaussures démesurées à des versions de plus en plus sage au fur et à mesure que la parole prend le dessus sur le geste.
Son compère, le clown blanc, souvent coloré d’ailleurs, porte classiquement le « sac » tenue lourde et pailletée dont une salle montre la confection dans les ateliers de Mr Vicaire. Un seul « sac » est couvert de 150 000 paillettes cousues une par une et à l’envers du tissu soit 450 heures de travail. L’opéra de Paris créera pour Faust un costume de clown orné de 1500 cônes de couleurs symbolisant le chapeau conique du clown blanc pour une tenue impressionnante..
Le dompteur a évolué de la veste à brandebourg, style hussard, à la tenue de gladiateur fantasmé. On remarque une robe de dresseuse d’oies dont la morphologie est inspirée par l’animal avec une gigantesque tournure et …mystérieusement, un chapeau à plumes d’autruche.
La grande salle, réservée aux mises en scène, reproduit une piste entourée de figures du cirque, animaux et artistes, où l’amateur de peinture aura apprécié une évocation des Ménines dont la jupe mesure trois mètres de large, surmontée d’une cage à oiseaux, en clin d’œil surréaliste.
La guide a, comme à l’habitude, donné vie et intérêt à cette visite. On regrettera seulement de n’avoir pu illustrer cette relation, les photos étant interdites et fort peu exploitables sur Internet.
Exposition Georges Antoine Rochegrosse au Musée Anne de Beaujeu
L’accueil au musée est sympathique et attentif. L’exposition temporaire est consacrée à Georges Antoine Rochegrosse (né en 1859 à Versailles, mort en 1938 en Algérie). Cet obsédé de la couleur et de la lumière est le beau-fils de Théodore de Banville, lequel eu une influence significative sur sa carrière.
Un autoportrait accueille les visiteurs et nous montre un jeune homme barbu et cheveux courts dont on retrouvera la silhouette dans certains tableaux.
Une série de portes hautes et de tableaux décoratifs montre toute l’influence du japonisme sur la peinture de l’époque. Ces peintures destinées aux appartements de Th. de Banville, montrent de couleurs vives, inhabituelles pour l’époque.
Georges Rochegrosse, fort de nombreuses récompenses dans le cadre de ses études aux Beaux-Arts et de ses productions pour le Salon, a été très prolifique, évoluant de la peinture d’histoire à l’orientalisme pour terminer par des ooeuvres mystiques.
On remarque Mascarade, tableau ou une foule de jeunes gens se livrent à une fête débridée, occasion de citation de plusieurs autres œuvres du peintre.
Sarah Bernhard est représentée en Cléopâtre, offrant un profil superbe. On pense à Klimt avec 20 ans d’avance, ce qui se confirme avec le tableau retenu pour l’affiche de l’exposition, une somptueuse Salammbô.
Le portrait de son épouse, Marie, intimiste, alors qu’elle joue avec son chien, évoque un couple fusionnel, l’artiste allant jusqu’à changer sa signature après la mort de son épouse pour adopter « G. M. Rochegrosse ».
Wagner suscitait l’admiration de Rochegrosse qui produit « Les Maîtres Chanteurs » ou le héros est curieusement vêtu de rose bonbon sans parvenir à être ridicule (une préfiguration des maillots du Stade Français ??) dans une scène en mouvement.
Parsifal, chevalier aux fleurs, est représenté au milieu de 17 femmes-fleurs remarquablement peintes dans leur métamorphose du végétal à l’humain. Les reflets sur la cuirasse sont « bluffants ».
Le peintre a habité majoritairement en Algérie où il possédait deux demeures. L’orientalisme a donc marqué son œuvre. Le thème de Salammbô fait l’objet de nombreuses œuvres dont une série d’illustrations pour une édition du livre de G. Flaubert, une Judith (avant la décollation d’Holopherne) appelle le regard par son expression de détermination et de crainte mêlées.
Une série de livres illustrés par le peintre occupe une salle avant de découvrir une tapisserie des Gobelins, sur un carton de Rochegrosse, à la gloire de la colonisation française en Afrique. Le progrès apporté aux populations locales est symbolisé par des ampoules électriques et des fils télégraphiques que peu d’africains de l’époque avaient vus.
La peinture d’histoire est bien sûr évoquée : Vitellius traîné par la population, Andromaque, la bataille de Marathon. Dans ces peintures, le cadrage et le souci de démontrer le mouvement sont les caractéristiques principales.
Enfin, les peintures tardives sont plus sombres, plus désespérées après le décès de Marie, toutefois influencées par le futurisme (la mort de la pourpre) puis mystique ( l’Appel).
Belle journée commencée sous le soleil, terminée sous la pluie mais avec de belles lumières en tête.
Plus que quelques jours pour visiter le Musée régional d’Auvergne.
Rendez-vous vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 novembre à 14 h 30 pour une visite générale des collections et à 16 heures pour une visite thématique :
« Auvergnats d’ici et d’ailleurs »
L’émigration des auvergnats dans le monde du XIXe siècle à aujourd’hui.
Le musée rouvrira ses portes en mai 2014.
Concert du mardi 3 décembre 2013 : Musique tzigane!
Annonce à paraître prochainement
COLLOQUE LE 10 DECEMBRE A LA MAISON DES ASSOCIATIONS LE 10 DECEMBRE
« Des musées de société pour
un développement territorial : un enjeu pour l’Auvergne. »
Après plus de quarante ans d’existence, le Musée régional d’Auvergne de Riom (Puy de Dôme) s’interroge sur son devenir et sa place parmi les autres musées de société dans sa région.
Au cœur d’une Auvergne qui se dote de nouvelles infrastructures et de réseaux de communication plus performants, que devient le musée, cité comme miroir d’un territoire par Georges-Henri Rivière ?
L’Auvergne compte 15 « Musées de France » et 29 musées privés possédant des collections ethnographiques. 8 musées « Musée de France » sont exclusivement consacrés à cette thématique mais peinent à attirer de nouveaux visiteurs.
Cette Auvergne, qui fait partie des trois régions spontanément citées comme destination envisagée pour les vacances par les français, qui, comme l’écrivait Alexandre Vialatte, « produit des ministres, des fromages et des volcans » n’aurait-elle donc pas de passé digne d’intérêt, n’aurait-elle rien à dire à ses habitants ou visiteurs ?
Nous vous préposons d’en débattre, à la lumière d’exemples, de témoignages et d’études réalisées dans d’autres régions de France, le 10 décembre à Riom.
Les membres de l'Association ont toute leur place, les personnes intéressées doivent se faire inscrire très
rapidement. Renseignements au mail thelu.bernard@neuf.fr ou 04 73 64 94 45.
Marche Riomoise du Ruban Rose
Marche découverte du patrimoine de Riom-Mozac
Le dimanche 27 octobre 2013
Départ Parc Dumoulin à Riom entre 9 h 30 et 10 h 30
Inscription à partir de 9 h
Participation libre avec collation offerte
Dans le cadre d’Octobre Rose, mois dédié à la lutte contre le cancer du sein, le Comité Féminin pour la prévention et le dépistage des cancers du Puy-de-Dôme et le Rugby Club Riomois (Comité du centenaire) organisent la Marche Riomoise du Ruban Rose.
Rappelons l’importance de pratiquer régulièrement une activité physique, quelle qu’elle soit, telle que la marche.
Cela participe non seulement au bien-être moral et physique mais permet aussi de réduire le risque de nombreuses maladies chroniques dont certains cancers, c’est prouvé scientifiquement.
Cette Marche Rose Riomoise est un moyen de marcher, de bouger tout en découvrant notre patrimoine. Une marche rose culturelle, une activité physique à la portée de tous.
Vous serons proposés deux itinéraires de marche et de découverte culturelle conçus par le service « Animation du Patrimoine – Pays d’Art et d’Histoire » de Riom-Communauté :
- le plus court dans Riom intra muros d’une durée de 1 h 15 à 1 h 30,
- le plus long incluant Mozac de 2 h 30 à 3 h.
Cette marche permettra de voir ou revoir des sites emblématiques mais aussi de découvrir des aspects plus méconnus de notre patrimoine.
Nous vous attendons nombreuses et nombreux.
Pourquoi un mois d’octobre dédié au cancer du sein ?
Parce que détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10.
Parce que la prévention (dont la marche) et le dépistage du cancer permettent de sauver de plus en plus de femmes, les statistiques nous le prouvent constamment.
« Une priorité, ma santé. Je choisis le dépistage organisé. »
A partir de 50 ans, la mammographie est recommandée tous les 2 ans.
Pour tout renseignement : comitefeminin63@gmail.com